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Une histoire d'écharpes

Dernière mise à jour : 20 oct. 2024

Nous avons tous autant de relations que nous avons de personnes autour de nous. Qu'il s'agisse de relations professionnelles, amicales, amoureuses, familiales, nous avons une multitude de relations. Certaines sont choisies, d'autres imposées. Parfois certaines sont plaisantes, agréables, d'autres nous oppressent, nous fatiguent, nous semblent déséquilibrées. Parfois nous sommes également témoins d'agissements au sein d'autres relations qui ne nous appartiennent pas. Imaginez chaque relation comme une écharpe. Dans ma famille proche par exemple, il y a une écharpe entre mon fils et moi, une écharpe entre ma fille et moi, une écharpe entre ma fille et mon fils. Il s'agit d'un schéma simple pour être claire. Chaque écharpe est composée de deux parties, parfois égales, parfois non. Chacun est responsable de sa propre partie d'écharpe de chaque relation.


Mes écharpes

L'écharpe entre mon fils et moi est composée de sa partie d'écharpe et de ma partie d'écharpe.

  • Je suis responsable de ma partie, il est responsable de la sienne.

  • Je peux agir sur ma partie d'écharpe, pas sur la sienne. Il peut agir sur sa partie d'écharpe, pas sur la mienne.

  • Je ne peux agir que sur mes parties d'écharpe, je ne peux pas agir sur l'écharpe entre deux autres personnes, comme par exemple celle entre ma fille et mon fils.

  • Agir sur notre propre partie comprend nos actions et nos réactions. Par exemple, si je dis à mon fils quelque chose, je suis responsable de mes paroles, lui est responsable de la façon dont il reçoit mes paroles, responsable de ses émotions, ses paroles, ses actes. Je ne suis pas responsable du fait que mes paroles le rendent joyeux, ou triste.

  • Mon état physique, mental, vont faire que je gérerai plus ou moins bien mes parties d'écharpe. Il arrive par exemple que je sois blessée par des agissements d'autres, parce que je suis fatiguée, alors que lorsque je suis en forme je sais réagir avec plus de sérénité.

  • Certaines écharpes peuvent être déséquilibrées, composées de deux parties inégales. Si je me laisse imposer trop de choses, si je laisse les autres agir sur ma partie d'écharpe, elle se réduira, celle de l'autre sera plus importante, il aura de l'emprise sur moi. Ça peut être déséquilibré dans une relation parent enfant par exemple, ou une relation amoureuse, professionnelle...

En tant que parent, je peux conseiller mes enfants, il s'agit là de mes parties d'écharpe, en aucun cas je ne peux vivre pour eux. Par exemple, concernant l'orientation scolaire de mon fils je peux le conseiller, mais non imposer mon choix. Si son choix est différent du mien, ma réaction appartient à ma partie d'écharpe. Je peux le soutenir, bien qu'il fasse un choix différent, ou je peux réagir négativement. Quelle que soit ma réaction, mon fils saura que c'est ma responsabilité, et non la sienne. Je rappelle que mes enfants sont des adolescents, il faut adapter cette façon de voir à l'âge des enfants : On ne laissera pas un enfant en bas âge se brûler par exemple, on (ré)agira, ensuite on expliquera. Parfois nous sommes tentés d'intervenir auprès de jeunes enfants avant qu'ils ne puissent expérimenter, il est difficile de les laisser explorer leurs parties d'écharpes...



Les écharpes qui ne m'appartiennent pas

Comme dit précédemment, je ne peux agir sur des écharpes ne m'appartenant pas.


Si mes enfants sont en désaccord entre eux, je peux les conseiller, mais c'est à eux de gérer leurs différends. Si le père de mes enfants n'est pas suffisamment présent pour eux, je ne peux pas intervenir, je peux juste les soutenir dans la gestion de leurs émotions, ressentis, car leurs réactions appartiennent à leur partie d'écharpe, dans la relation qu'ils ont avec leur père. Intervenir pourrait même empirer les choses, en plus du fait que leur relation, leur écharpe, ne m'appartient nullement. De la même façon, mes enfants n'ont pas à intervenir dans la relation entre leur père et moi, car cette écharpe nous appartient. Je sais combien parfois ça leur pèse de voir comme cette relation est compliquée, néanmoins ils doivent gérer leurs propres émotions, car cette relation leur est extérieure, même si elle concerne leurs parents. Partager leurs ressentis à ce sujet leur appartient, ma façon de réagir m'appartient.

Si je communique des choses qui ne plaisent pas au père de mes enfants, je ne suis pas responsable de la façon dont il réagit. Si je reste calme ça m'appartient. S'il s'énerve ça lui appartient. Et je n'en suis pas responsable.




Ça peut sembler complexe, mais cette comparaison entre écharpe et relation peut vous faciliter la vie, et enlever de la pression que vous pourriez vous mettre sur les épaules. J'ai bien conscience que ça peut être une notion difficile à saisir. Il m'a fallu du temps pour la comprendre, et ça m'est apparu un jour comme un déclic, une évidence. J'ai vraiment eu le sentiment d'être libérée de cette pression que je ressentais, de cette culpabilité lorsque malgré ma bienveillance je voyais que certaines personnes étaient blessées par mes propos. Je me suis sentie libre d'être moi-même, en accord avec qui je suis, de refuser cette pression qu'on cherchait parfois à m'imposer, volontairement ou non, alors que mes parties d'écharpe m'appartiennent. J'ai fait le choix de refuser cette pression parce que justement les autres ne peuvent pas intervenir sur ce qui m'appartient : Ma façon de réagir, de ressentir, d'être. Bien évidemment ça peut sembler difficile, surtout lorsque l'on pense aux relations que l'on subit, comme les relations professionnelles. Essayez peut-être dans un premier temps de visualiser vos relations personnelles comme des écharpes afin de vous simplifier la vie, rééquilibrer celles qui ne vous conviennent pas, le reste sera sûrement plus facile après un peu de pratique et de nettoyage dans vos relations stressantes.




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