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Photo du rédacteurSand Into the Wild

Mémoires familiales

Dernière mise à jour : 20 oct.

Je ressens le besoin en ce moment d'aller faire le point sur l'histoire de ma famille, sur les générations précédentes, sur mon enfance, pour pouvoir comprendre certains fonctionnements en moi. Je ressens ce besoin parce que je me rends compte que certaines choses se répètent, certains schémas se reproduisent, et atteignent déjà mes enfants.

J'ai parfois du mal à croire au hasard, et je suis convaincue que certaines choses s'impriment en nous lors de notre enfance, des choses qu'on nous dit, mais surtout des choses que l'on voit. Et de génération en génération, ça se transmet. C'est un héritage familial. J'ai commencé de façon basique, en faisant de mémoire un génosociogramme. Travail réalisé avec cet ouvrage : Pratique de la psychogénéalogie : Approfondissez votre histoire familiale et révélez vos ressources

Le génosociogramme est « une sorte d’arbre généalogique » permettant de visualiser l’histoire d’une famille au sens large, c’est-à-dire les parents proches, les amis et les animaux familiers. La personne y note des éléments importants de son histoire et ce qu’il a retenu des liens avec les autres membres de sa famille. Les trous de mémoires et les souvenirs peuvent tous deux y figurer. Par la suite, la personne complète son histoire familiale avec des témoignages, des dates importantes qu’il aura glanées sur plusieurs générations, et ce dans le but d’établir des correspondances entre les événements, les faits, les âges et les dates. Source

J'y ai indiqué les relations interrompues, les mariages, les divorces, les enfants, les naissances, les décès et leur cause, les caractéristiques principales de chacun·e, les liens interrompus : un arbre généalogique comprenant des événements importants.

Dès cette première étape, j'ai pu constaté certaines coïncidences surprenantes : Des dates, des prénoms, des répétitions de schémas sur chaque génération. Je ne détaillerai pas forcément plus ici.



Rien que sur le plan visuel, sachant qu'on va se situer plutôt sur le bas de l'arbre, on peut prendre conscience du poids de cet héritage familial qui peut s'avérer difficile à porter. On peut deviner l'impact des générations précédentes, un bagage qui peut être lourd, une pression importante.











Voici un exemple de génosociogramme : on y voit les événements marquants, les unions, les conflits, les maladies. Chaque génosociogramme sera propre à chacun, des histoires pourront être communes dans une fratrie par exemple, mais certaines choses restent personnelles.






Je n'ai pas poussé plus loin dans mes recherches pour l'instant, mais ce premier travail m'a permis de réaliser que j'avais choisi dans ma vie amoureuse des hommes correspondant exactement à la façon dont je vis ma relation à mon père, pour qui j'ai toujours eu le sentiment de ne pas suffire, de ne pas faire assez, de ne pas être assez. Je ne dis pas que mon père me considérait peu, mais j'ai grandi avec l'impression de ne pas être considérée par mon père. Mon premier amour était un amour caché, un jeune homme avec qui j'ai partagé les premières découvertes que l'on fait adolescents. Cette relation il ne l'assumait pas. Il a pris la poudre d'escampette le jour où il a été "mon premier", et je ne l'ai plus jamais revu. Une première fois qu'on pourrait qualifier de logique au vu de ce que je pensais mériter. Et oui, on peut se dire que dès le départ, ça ne s'annonçait pas forcément bien. Plus tard j'ai fréquenté un jeune homme assez chouette, plutôt bien au final, prévenant, gentil, drôle, pour qui je n'avais pas de sentiments amoureux. Je me dis maintenant qu'il ne collait pas à "mon schéma". Pour être tout à fait honnête, je ne l'ai pas fait apparaître quand j'ai réalisé mon génosociogramme, puisqu'au moment de le réaliser il ne remontait pas dans "les relations qui comptent".

Ma relation suivante a été le père de mes enfants, qui répondait parfaitement aux critères de ce schéma familial inconscient, et après analyse je pense que je correspondais aux critères de son propre schéma familial inconscient.

Durant mon enfance, il y a eu plusieurs périodes où mon père s'absentait la semaine, rentrait le weekend, c'est donc ma mère qui s'occupait de nous. De son côté, sa mère gérait l'intendance, les enfants, et son père travaillait et profitait de ses loisirs.

Mon schéma a été maman s'occupe des enfants, papa est plus focalisé sur le travail. Voilà ce dont je me souviens. Il ne s'agit pas de la vérité, mais de ma vérité, mes souvenirs, par rapport à mon vécu. Mes parents auront certainement un ressenti différent concernant les mêmes événements.

Son schéma a été maman s'occupe des enfants et papa est plus focalisé sur le travail et lui-même.

Il en ressort deux choses : Nous avons des schémas de fonctionnement assez similaires et il y a un certain déséquilibre dans la gestion du quotidien. Au final nous avons été loyaux à nos parents, loyaux à nos mémoires familiales. Je gérais le quotidien, les enfants, et lui plutôt le coté amusement. C'était déséquilibré. Et pour être fidèle à ma construction par rapport à mon père, j'ai choisi un homme qui finalement me considérait peu, ou mal. Je ne dis pas qu'il n'y a pas eu d'amour entre lui et moi, ce serait mentir, et ce serait nier des choses jolies de notre histoire. Cet amour était peut-être inadapté, basé sur nos schémas, et où il y avait peu de communication. A un moment donné cette relation je ne l'ai plus supportée, j'étais malheureuse, ou plutôt j'ai pris conscience que j'étais malheureuse. Je pense qu'inconsciemment je rejetais ce schéma qui jusque là me semblait normal, puisqu'il était d'une certaine façon semblable à celui dont j'ai été témoin enfant, celui avec lequel j'ai grandi, je me suis construite. Le schéma que l'on m'a appris. Ce schéma était ma normalité. Bien évidemment ça n'a pas été si simple : J'ai cheminé pour en arriver à cette analyse. Et avec la fin de cette relation je n'ai pas pour autant mis un terme à ce schéma, parce que je cheminais oui, mais c'était encore du domaine de l'inconscient. J'ai donc choisi encore quelques hommes pour qui je n'étais qu'une personne dans une case, ou une relation non assumée : Je n'étais pas considérée, respectée, aimée intégralement, et sans condition.

Maintenant que j'ai pris conscience de ces schémas, que je les visualise grâce au génosociogramme réalisé, je sais que ce schéma n'est plus le mien, et que maintenant mes relations correspondent à mes valeurs, et je mets un terme à celles qui ne me conviennent pas. Je sais que dorénavant ce schéma est interrompu pour moi, dans toutes mes relations.


Le travail réalisé, qui n'est qu'un début, m'a permis de me défaire de quelques bagages familiaux. Je me sens plus libre, plus assumée peut-être, et je crois que je pourrais même dire alignée. J'ai cheminé plus en conscience sur les mémoires familiales et ce qu'on se transmet, de génération en génération, comme modèle, comme mode de fonctionnement, comme valeurs. On peut se sentir écrasé par tout ça, et sans aucune liberté de mouvement.


Certains schémas familiaux se sont déjà transmis à mes enfants. Étant donné qu'ils se construisent, je leur laisse l'espace d'expérimenter, de tâtonner, de se tromper, de les soutenir. Je garde à leur disposition ce que j'ai travaillé, mais je ne leur en parlerai que s'ils m'en font la demande, ce ne sera pas avant quelques années je pense...

Bien évidemment je serais incapable de ne pas tenir compte de ce que j'ai découvert, cet héritage qui parfois influence notre quotidien. Je fera en sorte de les éclairer, les accompagner, ce que ma place de parent m'amène à faire, mais en gardant à l'esprit qu'ils ne sont pas en demande concernant ces mémoires familiales, et que bien que grandissant, ils sont encore des enfants. Et ce schéma là, où on devient des adultes trop tôt, je vais faire en sorte d'y mettre un terme, et que chacun reprenne sa place dans notre espace familial.

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