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Photo du rédacteurSand Into the Wild

Le choix des mots

La communication chez l'humain est riche et plutôt variée. Elle s'appuie essentiellement sur le langage verbal et le langage non verbal. Par le langage verbal on va communiquer via des mots, des phrases. Le langage non verbal va plutôt aller solliciter notre instinct, notre façon de communiquer qu'on a tous quand on naît. Il repose sur le langage corporel, nos postures, nos mimiques, nos gestes.

Ici j'ai envie de vous parler de la communication verbale et comment le choix des mots va influencer notre vie.

Nous sommes dotés d'un organe merveilleux, le cerveau, qui peut vraiment réaliser des prouesses, des choses extraordinaires. Un véritable ordinateur pour lequel j'ai la plus grande admiration. Il y a une chose que l'on sait moins au sujet du cerveau, c'est combien il est crédule. Il va croire absolument tout ce qu'il entend. Que ce soit les mots des autres ou les vôtres, les phrases dites de façon sérieuse ou avec la plus belle des ironies. Le cerveau est hermétique aux blagues. Donc si vous vous dites que "vous êtes nul·le", que "vous ne valez pas le coup", que "vous êtes un boulet", votre cerveau va le croire, même si vous le dites en plaisantant.

Tout comme la marche, l'utilisation de certains outils (comme les couverts pour manger), l'écriture etc, les actes du quotidien sont devenus des automatismes dans notre corps, dans notre cerveau. La communication en nous-même avec nous-même est elle aussi devenue un automatisme. On se parle tous, à nous-même. Et de quelle façon ? On est souvent très dur.e avec nous-même, là où avec un.e autre on serait bien plus dans la compassion, la compréhension. "Quel.le con.ne je suis vraiment bon.ne à rien, je mérite rien de bien, je suis qu'une grosse bouse..." Rajoutez à ça, "j'suis trop moche, personne ne voudra de moi, parce que je vaux rien" et là on a le moral dans les chaussettes à coup sûr, et on a une piètre image de soi.

Je suis sûre que ça résonne en vous. Pourquoi est-on si dur.e avec nous-même ? A cause de la façon dont on s'est construit.e, à cause de ce qu'on nous a volontairement ou involontairement autorisé ou interdit. C'est la façon dont on a appris. Comme évoqué précédemment, les injonctions sont une grande part de notre apprentissage. Ces injonctions paramètrent donc également la façon dont on se parle. Et ce fonctionnement négatif, on a tous tendance à l'avoir. Parce qu'on a grandi en se bridant, en s'interdisant de nous exprimer. Au final on a besoin de personne pour nous poser des limites, on fait ça très bien seul.e. Et il n'est pas évident de prendre conscience de la façon horrible dont on se parle, et des dégâts qu'on s'inflige. Parce que finalement, c'est normal de se traiter de cette façon.


Il est en revanche essentiel de conscientiser ces schémas de communication pour commencer à être doux avec nous-même, comme on le serait avec un enfant en difficulté, un.e ami.e qui doute tant et manque de confiance. Est-ce qu'on irait lui parler comme on se parle ? Imaginez la scène : Cet.te enfant en pleurs, cet.te ami.e dans le doute, et vos mots "T'es trop nul.le, bouge toi un peu, arrête de pleurer on dirait un bébé franchement, tu m'fais honte, c'est pas comme ça que tu arriveras à quelque chose !" Vous parleriez comme ça ? Non. Vous seriez dans l'écoute, la bienveillance, éventuellement le conseil positif. la valorisation. Vous seriez vraiment dans la douceur, parce que c'est ce dont cet.te ami.e, cet.te enfant, aurait besoin. Ce niveau d'exigence qu'on a avec nous-même, cette pression qu'on s'inflige tout en se traitant de façon très négative, c'est un peu machiavélique, et ça apporte vraiment rien de bon. Bien souvent, le corps finit par lâcher, ou au minimum exprimer une souffrance par des douleurs diverses, le mental tourne en boucle de façon négative, et on réprime nos émotions.


De façon similaire, les mots qu'on utilise pour communiquer vers l'extérieur ont leur importance, et par l'usage de certaines expressions on va minimiser nos émotions, nos ressentis, voire nous minimiser nous-même. "De rien" n'aura pas le même sens que "Avec plaisir" lorsqu'on vous remercie. Dans un cas, vous faites comme si ça ne vous coûtait rien de faire quelque chose (sauf que des fois ça vous coûte beaucoup justement), dans l 'autre cas en utilisant "Avec plaisir" le message est très différent, vous manifestez quelque chose de positif et vous êtes dans un état d'esprit positif. Si vous dites "C'est pas mal", ou "C'est pas grand chose" l'impact sera différent de "C'est bien". Dans les deux premiers cas, vous minimisez la valeur de ce que vous commentez, et en plus c'est tourné de façon négative. Si vous utilisez "C'est bien", ça devient valorisant, et c'est positif. La façon dont on communique, avec soi, avec l'autre, est primordiale. Déconstruire ces schémas de communication négative, et réapprendre les tournures positives va complétement changer votre vie, dans la façon de la penser, de la vivre, de la rêver. Une amie nous avait mis au défi de n'utiliser que des tournures de phrases positives sur un temps donné : Le "ne ... pas" est interdit. Vous pouvez essayer, vous verrez que c'est bien plus difficile qu'il y parait. C'est un véritable exercice pour aider à la déconstruction de nos paroles blessantes ou négatives, que l'on a avec les autres, que l'on a avec nous-même.


L'idée est vraiment de réapprendre le langage positif, que ce soit avec l'autre ou avec soi-même. Ça va vous mettre dans une spirale positive, et entrainer beaucoup de choses en vous : Vous serez dans un état d'esprit plus positif, vous penserez de façon plus positive, vous aurez une bien meilleure image de vous-même, ça augmentera votre confiance en vous, et vous vous permettrez même d'écouter vos envies, de vous écouter. Parce que vous serez dans la bienveillance vis à vis de vous-même, et dans l'écoute et l'accueil de qui vous êtes vraiment. C'est quelque chose qui prend du temps, mais ça en vaut vraiment la peine. Tout comme vous !



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