Faire un bilan ?
- Sand Into the Wild
- 26 avr. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 oct. 2024
Depuis plusieurs jours, j'ai envie d'écrire. Envie d'écrire à nouveau. Je souhaitais un support nouveau, pour faire peut-être le bilan de ma vie, de mes envies, de mes projets... Me voilà donc devant mon ordinateur, prise du syndrome de la page blanche. Enfin non, plutôt la question "comment bien commencer mon récit, mon premier écrit ?" J'ai tant à coucher sur le papier, le premier écrit doit être important je suppose... Dois-je faire le point sur ces trois dernières années ? Trois derniers mois ? Trois dernières semaines ? Trois derniers jours ? Ou voir plus loin : trois dernières décennies ? J'ai le sentiment que ma vie est un cheminement de longue haleine, et en même temps une avancée au jour le jour. J'ai pris conscience de cette temporalité. Elle m'aide à avancer, tenir le coup, devenir meilleure, devenir celle que j'aime. J'ai longtemps eu la sensation que cette temporalité était une faiblesse, j'ai réalisé il y a peu qu'il s'agissait en réalité d'une grande force. J'ai réalisé qu'en avançant au jour le jour, en faisant de mon mieux chaque jour, avec mes hauts, avec mes bas, j'avais parcouru un long chemin ces trois dernières années. Après m'être oubliée tant d'années, sacrifiée peut-être intuitivement, instinctivement à d'autres, à mon compagnon, à mes enfants, tout en étant malheureuse, j'ai pris conscience d'étouffer dans ma vie, de ne pas être à ma place, d'être consumée lentement par une vie qui ne me convenait pas, plus, qui ne me rendait pas heureuse. Faire le choix de Soi quand on est une femme active, mère, n'est pas une chose aisée. J'ai réalisé ces derniers mois la pression que l'on met sur les femmes , les injonctions sociales, leur inculquant dès le plus jeune âge des notions lourdes : le sens du devoir, du sacrifice, l'abnégation de soi, et en même temps cette injonction à être belle, parfaite, tout le temps, sans répit. Ces injonctions faites, mais jamais dans l'intérêt de la principale intéressée : être belle pour l'homme, dévouée, serviable, et sacrifiée au nom de la famille, des enfants... Ces discours culpabilisants, faisant des femmes des êtres faibles, inférieurs aux hommes. Ces attitudes bien souvent hypocrites, ces paradoxes où l'homme vénère la femme, et par ces schémas sociaux, sociétaux, la rabaisse constamment, la méprise. Prise entre toutes ces notions contradictoires, j'avais bien conscience de ce mal être en moi, cette envie d'égoïsme, d'exister en tant qu'individu, en tant que femme, et tout ce que je devais faire... C'est finalement très culpabilisant ce contraste entre ce que je DOIS être, ce qu'on attend de moi, -mais sans me considérer et en me jugeant- et ce que je VEUX être, de façon naturelle, instinctive. Texte écrit le 12 janvier 2022

Comentários